Supervision pour psychologues en visio : Analyse et soutien - approche intégrative EMDR-Hypnose-Thérapie des schémas
Psychologues, combien de fois avez-vous confondu un 𝘀𝗲𝗻𝘁𝗶𝗺𝗲𝗻𝘁 𝗱’𝗶𝗺𝗽𝘂𝗶𝘀𝘀𝗮𝗻𝗰𝗲 avec une supposée 𝗶𝗻𝗰𝗼𝗺𝗽é𝘁𝗲𝗻𝗰𝗲 ?
Face à la sévérité des symptômes ou à la rigidité de certains troubles, le doute s’installe vite.
En supervision, beaucoup expriment ce vécu : impression de tourner en rond, impuissance face à la souffrance persistante ou aux représentations rigides de certains patients.
Et peu à peu, ce doute essentiel à la pratique devient une alerte interne : « 𝐽𝑒 𝑛𝑒 𝑠𝑢𝑖𝑠 𝑝𝑒𝑢𝑡-𝑒̂𝑡𝑟𝑒 𝑝𝑎𝑠 𝑐𝑜𝑚𝑝𝑒́𝑡𝑒𝑛𝑡 ».
Or, ce glissement est trompeur.
Le 𝘀𝘆𝗻𝗱𝗿𝗼𝗺𝗲 𝗱𝗲 𝗹’𝗶𝗺𝗽𝗼𝘀𝘁𝗲𝘂𝗿 s’alimente de cette confusion et fragilise la confiance en soi, même chez des praticiens chevronnés. Pourtant, il ne traduit pas un manque de savoir-faire, mais 𝐥𝐚 𝐜𝐨𝐦𝐩𝐥𝐞𝐱𝐢𝐭𝐞́ 𝐫𝐞́𝐞𝐥𝐥𝐞 𝐝𝐞𝐬 𝐬𝐢𝐭𝐮𝐚𝐭𝐢𝐨𝐧𝐬 𝐜𝐥𝐢𝐧𝐢𝐪𝐮𝐞𝐬.
La supervision offre alors un espace essentiel pour :
-mettre des mots sur l’impuissance ressentie et s’en distancier,
-distinguer vos marges de manœuvre réelles de ce qui ne dépend pas de vous,
-analyser la dynamique thérapeutique et identifier de nouveaux leviers d’action.
Résultat : une 𝐜𝐨𝐧𝐟𝐢𝐚𝐧𝐜𝐞 𝐞𝐧 𝐬𝐨𝐢 𝐬𝐚𝐢𝐧𝐞 𝐞𝐭 𝐫𝐞́𝐚𝐥𝐢𝐬𝐭𝐞, fondée sur une compréhension claire de vos forces et de vos limites.
Vous ne perdez pas vos compétences. Vous apprenez à les mobiliser avec justesse, sans vous épuiser.
La réorientation de patient est une question peu abordée dans la formation des psychologues ; elle est complexe voire un véritable dilemme pour nombre de professionnels...
𝗖𝗼𝗺𝗺𝗲𝗻𝘁 𝗱𝗶𝘀𝗰𝗲𝗿𝗻𝗲𝗿 𝗰𝗲 𝗾𝘂𝗶 𝗿𝗲𝗹𝗲̀𝘃𝗲 𝗱’𝘂𝗻 𝗰𝗼𝗻𝘁𝗿𝗲-𝘁𝗿𝗮𝗻𝘀𝗳𝗲𝗿𝘁 𝗻𝗲́𝗴𝗮𝘁𝗶𝗳 𝗱’𝘂𝗻𝗲 𝗮𝘂𝘁𝗿𝗲 𝗽𝗿𝗼𝗯𝗹𝗲́𝗺𝗮𝘁𝗶𝗾𝘂𝗲 ? 𝗖𝗼𝗺𝗺𝗲𝗻𝘁 𝗴𝗲́𝗿𝗲𝗿 𝗰𝗲𝘀 𝘀𝗶𝘁𝘂𝗮𝘁𝗶𝗼𝗻𝘀 ?
En tant que psychologue nous savons que le contre-transfert est un véritable outil clinique : il peut nous renseigner sur ce que le patient rejoue dans la relation. La "lassitude" ou le sentiment d’impuissance du thérapeute sont bien souvent des clés de compréhension de la dynamique transférentielle. Mais parfois, cela met en lumière une toute autre difficulté. Lorsque cette difficulté se révèle dans les premières séances, la réorientation peut être assez naturellement abordée et mise en œuvre, mais lorsque la question se pose après plusieurs mois de suivi, il devient plus délicat de bien évaluer la situation.
𝗟𝗲 𝘁𝗵𝗲́𝗿𝗮𝗽𝗲𝘂𝘁𝗲 𝗱𝗼𝗶𝘁 𝗮𝗹𝗼𝗿𝘀 𝗮𝗿𝗯𝗶𝘁𝗿𝗲𝗿 𝗲𝗻𝘁𝗿𝗲 :
𝗣𝗼𝘂𝗿𝘀𝘂𝗶𝘃𝗿𝗲 : au risque de maintenir un suivi stérile, où chacun s’épuise.
𝗣𝗿𝗼𝗽𝗼𝘀𝗲𝗿 𝘂𝗻𝗲 𝗿𝗲́𝗼𝗿𝗶𝗲𝗻𝘁𝗮𝘁𝗶𝗼𝗻 au risque d’une réactivation douloureuse d’expériences d’abandon ou de rejet pour le patient.
𝗟𝗲𝘀 𝗲𝗻𝗷𝗲𝘂𝘅 𝘀𝗽𝗲́𝗰𝗶𝗳𝗶𝗾𝘂𝗲𝘀 𝗱𝘂 𝗹𝗶𝗯𝗲́𝗿𝗮𝗹
En institution, le travail en équipe permet souvent d’éclairer ces situations : l’échange avec les autres professionnels et l’existence d’un cadre institutionnel viennent soutenir la réflexion et fluidifier la réorientation.
En libéral, le thérapeute est seul face à ce questionnement. Il doit être 𝘀𝗼𝗻 𝗽𝗿𝗼𝗽𝗿𝗲 𝗴𝗮𝗿𝗮𝗻𝘁 𝗱𝗲 𝗹𝗮 𝗾𝘂𝗮𝗹𝗶𝘁𝗲́ 𝗱𝗲 𝘀𝗼𝗻 𝗲𝘅𝗲𝗿𝗰𝗶𝗰𝗲 𝗲𝘁 𝗱𝗲 𝘀𝗮 𝘀𝗲́𝗰𝘂𝗿𝗶𝘁𝗲́ 𝗽𝘀𝘆𝗰𝗵𝗶𝗾𝘂𝗲.
Cela suppose de savoir évaluer :
-son niveau de ressources émotionnelles (fatigue, disponibilité, contre-transfert, résonnance...),
-ses limites techniques : aucun psychologue ou psychothérapeute n’est adapté à toutes les problématiques ni à toutes les psychopathologies.
La supervision, véritable espace de co-réflexion, permet de prendre du recul en :
-en clarifiant les enjeux du patient,
-soutenant l’analyse de la dynamique transférentielle,
-facilitant l’évaluation de la pertinence d’une réorientation en gardant comme boussole l’intérêt du patient.
𝗔𝗶𝗻𝘀𝗶 𝗿𝗲́𝗼𝗿𝗶𝗲𝗻𝘁𝗲𝗿 𝗻𝗲 𝗿𝗲́𝘀𝗼𝗻𝗻𝗲 𝗽𝗹𝘂𝘀 𝗰𝗼𝗺𝗺𝗲 𝘂𝗻 𝗲́𝗰𝗵𝗲𝗰, 𝗺𝗮𝗶𝘀 𝗽𝗲𝘂𝘁 𝗱𝗲𝘃𝗲𝗻𝗶𝗿 𝘂𝗻 𝗮𝗰𝘁𝗲 𝗰𝗼𝗵𝗲́𝗿𝗲𝗻𝘁 𝗮𝘃𝗲𝗰 𝗹𝗮 𝗽𝗿𝗶𝘀𝗲 𝗲𝗻 𝗰𝗵𝗮𝗿𝗴𝗲 𝗱𝘂 𝗽𝗮𝘁𝗶𝗲𝗻𝘁. Bien pensée, la réorientation protège le patient d’un suivi stérile… et rappelle au thérapeute que sa force n’est pas de savoir tout faire, mais de savoir s’adapter. »
Quand l'épreuve personnelle rencontre la pratique clinique : quelles solutions pour le psychologue ?
Notre quotidien de psychologue est riche et exigeant. Mais que se passe-t-il lorsque nous sommes nous-mêmes confrontés à des événements de vie difficiles tel que le deuil, la maladie ou une rupture ? Comment maintenir cette écoute attentive et ce soutien empathique envers nos patients alors que nos propres ressources émotionnelles sont mises à rude épreuve ?
Si la littérature explore en profondeur la dynamique de la relation thérapeutique, la question du contre-transfert ou encore de la résonance, aspects essentiels de notre pratique, la question du vécu du psychologue face à ses propres difficultés de vie mérite une attention particulière. Comment traverser ces périodes délicates sans compromettre notre engagement professionnel et notre propre bien-être ? Le maintien de notre posture thérapeutique peut alors être un véritable défi. La pratique en libéral accentue parfois la difficulté car l'arrêt de travail qui pourrait être nécessaire appelle une décision délicate car elle implique de laisser nos patients sans accompagnement, faute de pouvoir organiser aisément une réorientation temporaire auprès d’une équipe.
Si la thérapie de soutien est une évidence, il peut être aussi très utile de penser à la supervision car elle offre un espace précieux et spécifique. En effet, le superviseur peut offrir un espace de décentrage, un soutien professionnel pour maintenir une posture thérapeutique adéquate, et des stratégies pour traverser ces épreuves avec résilience. La supervision permet de prendre du recul par rapport à nos propres affects, de maintenir une clarté clinique essentielle, et de développer des stratégies pour continuer à accompagner nos patients avec professionnalisme et bienveillance, même lorsque nos propres fondations sont ébranlées. Elle constitue aussi un espace d’appui et de vigilance pour éviter le burn-out professionnel dans ces périodes où les ressources émotionnelles du professionnel sont amoindries. Elle apporte aussi par l’écoute et le partage d’expérience la possibilité de sentir compris et moins isolé dans sa pratique professionnelle.
J’ai trouvé le dernier roman d’Emmanuelle Drouet, psychologue et romancière, « Carnet de (dé)route d’une psychologue (mai 2024) très touchant et pertinent pour le lever le voile sur ce que la pratique libérale exige et apporte aux psychologues. Ce roman aborde un autre contexte de difficulté que celui de l’épreuve de vie personnelle avec une situation d’événement professionnel, mais il met bien en lumière comment ces deux espaces sont forcément connectés et ne peuvent pas être totalement compartimentés ! Une ressource intéressante donc pour mettre en perspective sa pratique professionnelle !
La fatigue compassionnelle des soignants : un vrai sujet notamment en psychiatrie et chez les psychothérapeutes confrontés à l’impuissance face aux rechutes, mais aussi aux difficultés pour les patients à se saisir des outils psychothérapeutiques et du soutien apportés par leur thérapeute.
L’enjeu est majeur ! Permettre aux professionnels de conserver leur vitalité, cela passe notamment par la bonne distanciation avec les situations les plus douloureuses et par le chemin pour rester aligné avec ses valeurs.
Dans cette émission Pascale Brillon, grande psychologue québécoise, spécialiste de ces questions, met en lumière plusieurs pistes, dont celle de la connaissance de soi, mieux se connaître, et surtout « connaître sa zone de fragilité, quels sont les patients avec lesquels on réagit plus fortement, dans quelles situations et ce qui peut faire ressurgir notre propre histoire ou encore pourquoi on a choisi ce métier. »
J’ajouterai qu’être soutenu quand on se sent impuissant ou dans une impasse thérapeutique est aussi un moyen de garder son souffle. C’est ce qui ressort régulièrement dans les séances de supervision auprès de mes collègues psychologues. S’autoriser à se donner un espace, à demander de l’aide dans sa pratique de façon ponctuelle ou régulière y participe !
L'émission juste ici ==> https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/sous-le-soleil-de-platon/sous-le-soleil-de-platon-du-jeudi-04-janvier-2024-3896505
Source : Cerveau et Psycho, n°156, mai 2023, Sophie Fessl, Dr. en neurosciences
Excellent article paru dans Cerveau et Psycho (n°156, mai 2023) qui relaie les résultats de recherches récentes sur les liens puissants entre cancer et système nerveux. Ainsi Varun Venkatarmani (Hopital univeristaire de Heideberg et du centre allemand de recherche sur le cancer) explique : "de en plus d'éléments indiquent que le système nerveux exerce une influence décisive sur l'apparition et la progression des tumeurs, tant à l'intérieur qu'à l'extérieur du cerveau, ainsi que sur la résistance au traitement". Ces liens sont complexes, le système parasympathique, par exemple, pourrait favoriser "la propagation des cancers de la prostate et de l'estomac mais inhibe la formation de métastases dans le cas des cancer du sein et du pancréas".
Je vous invite à lire intégralement cet article très complet et éclairant !
https://www.cerveauetpsycho.fr/sd/medecine/cerveau-et-cancer-un-duo-infernal-25156.php
La marche est depuis longtemps connue pour prévénir le vieillissement physique, un nombre croissant d'études nous révèlent qu'elle participe aussi à prévenir le vieillissement cognitif : ainsi le site "La Nutrition" met en lumière une étude réalisée par plusieurs universités américaines et parue en 2023 (échantillon de 33 adultes âgés en moyenne de 78 ans dont 16 présentaient, et 17 une cognition normale. Le protocole a consisté à leur pratiquer une marche 4 fois par semaine de 30 minutes sur tapis roulant pendant 12 semaines, avec une intensité croissante des entraînements. Logiquement il a été mesuré des améliorations significatives dans la forme cardiorespiratoire, mais aussi des fonctions cognitives des participants, dans les domaines suivants : association de mots, apprentissage verbal et mémoire. Ainsi la connectivité neuronale a augmenté chez les participants, avec ou sans déficit cognitif.
https://www.lanutrition.fr/les-news/proteger-vos-neurones-en-marchant
Selon l'article de Cerveau et Psycho n°155*, les chercheurs, dirigés par Ben Singh de l'université d'Australie méridionale, ont analysé 97 études portant sur 128 119 participants, concluant que l'activité physique est 1,5 fois plus efficace que les médicaments traditionnels et les thérapies pour traiter l'anxiété, la dépression, et la détresse. Les interventions sportives prolongées agissent plus rapidement que les médicaments pour réduire les symptômes dépressifs, avec des bénéfices accrus pour une intensité plus élevée. Tous les adultes, même en bonne santé, peuvent en bénéficier, surtout ceux souffrant de dépression, de maladies infectieuses ou chroniques, ainsi que les femmes enceintes et en post-partum. Toutes les formes d'activité physique, avec une pratique régulière et relativement intense, sont recommandées en raison des multiples mécanismes physiologiques positifs, il est grand temps que cette approche soit largement adoptée comme traitement de première intention !
source : Bénédicte Salthun-Lassalle, CERVEAU & PSYCHO N° 155
Symtôme pénible et anxiogène, les cauchemars font partie des perturbations psychologiques les plus courantes dans le discours de nos patients. Lorsqu'ils se répètent plusieurs fois par semaine ils réduisent la qualité de vie et provoquent fatigue, anxiété et troubles de l'humeur. Depuis plusieurs années, de nouvelles méthodes thérapeutiques ont vu le jour, comme la thérapie par répétition d'imagerie mentale (Imagery Rehearsal Therapy) ; cette technique de restructuration cognitive consiste à imaginer quotidiennement (entre 5 et 10 minutes) des issues alternatives et positives aux scénarii des cauchemars. Le plus souvent, deux semaines de pratique permettent une diminution significative de la fréquence des cauchemars, mais certains patients n'en obtiennent pas de bénéfices. L'équipe de l'UNIGE et HUG (Hopitaux Universitaires Genevois) ont mis au point une nouvelle méthode thérapeutique.